Par divers canaux, notre ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a annoncé son intention d'exécuter efficacement de courtes peines de prison à partir du 1er décembre 2021. Avec ces plans, le ministre Van Quickenborne veut mettre fin au sentiment d'impunité. Mais ce soupçon d'impunité est-il justifié et quels sont les projets futurs ?
La réponse à la première question doit être recherchée dans la loi du 17 mai 2006 relative à la situation juridique externe des condamnés à une peine privative de liberté. Cette loi stipule que l'interprétation de l'exécution des peines jusqu'à trois ans inclus appartient au « juge de l'application des peines », et des peines supérieures à trois ans au tribunal de l'application des peines. Cependant, les dispositions relatives à l'introduction de la fonction de « juge des peines » ne sont jamais entrées en vigueur. Cette lacune juridique fait que pour l'exécution des peines allant jusqu'à trois ans, il faut se référer à diverses circulaires ministérielles, et que les décisions concernant l'exécution des peines sont prises par le directeur de la prison ou la direction de gestion de la détention.
Des peines de prison allant jusqu'à trois ans
En principe, on peut affirmer que les peines de prison allant jusqu'à trois ans ne sont actuellement pas effectivement exécutées par la détention en prison[1]. Sous réserve que certaines conditions soient remplies, ces pénalités seront exécutées via une surveillance électronique, ce que l'on appelle la « sangle de cheville ».
Des peines de prison de plus de trois ans
Dans le cas de ces peines, la direction de gestion de la détention (dans le cas d'une autorisation de spectacle ou d'un congé pénitentiaire), ou le tribunal de l'application des peines (dans le cas d'une détention limitée, d'une surveillance électronique ou d'une libération conditionnelle) décidera d'accorder des modalités pour l'exécution de la peine. Des conditions sont attachées à l'octroi de ces modalités d'exécution des peines, ainsi qu'une période pendant laquelle on reste en détention avant que ces modalités puissent être demandées et accordées. Après avoir exécuté 1/3 de sa peine en détention – 2/3 en cas de récidive légale – une personne condamnée est éligible à la libération conditionnelle.
Projets futurs pour les peines de trois ans ou moins
Le 17 avril 2019, un autre projet de loi a été approuvé pour la mise en place effective de la fonction de « juge de l'exécution pénale ». Cela signifierait que certaines peines de moins de trois ans ne seraient généralement plus exécutées par surveillance électronique. Le personnel de moins de 18 mois devrait en principe être effectivement exécuté en prison, mais immédiatement – et avant de se présenter en prison – une demande peut être adressée au « juge de l'application des peines » pour obtenir une surveillance électronique ou une détention limitée. Si l'on est condamné à une peine d'emprisonnement de plus de 18 mois, le condamné ne peut demander une libération anticipée qu'après avoir passé 1/3 de cette peine en détention. Six mois avant cela, une demande peut être faite au « juge de la peine » pour être autorisé à exécuter la peine restante via la surveillance électronique ou la détention limitée.
Ce projet de loi devait initialement entrer en vigueur le 1er décembre 2020. Compte tenu des mesures Covid, l'entrée en vigueur a d'abord été reportée au 1er avril 2021 puis reportée au 1er décembre 2021.
Un article précédent abordait déjà le problème de la surpopulation carcérale en Belgique (voir article précédent écrit par M. Berfin Altinisik). Pour rendre ses plans réalisables, le secrétaire d'État Van Quickenborne a promis de construire de nouvelles prisons et affirme qu'avec la réforme du Code pénal - qui devrait entrer en vigueur en 2022 - il ne sera plus possible d'entrer dans la catégorie la plus basse des prisons. d'imposer une peine privative de liberté.
Cependant, la question se pose de savoir si l'exécution de courtes peines de prison doit être une priorité au sein de la justice. Au moins dans quelle mesure les gens pourront agir efficacement car cela augmentera énormément notre population carcérale et la Belgique est déjà l'un des pires élèves d'Europe en termes de surpopulation carcérale. Alimenter la discussion.
[1] Dans le cas de certaines infractions sexuelles sur mineurs pour lesquelles une peine effective de 1 à 3 ans a été prononcée, la direction de gestion de la détention jugera, après enquête du service psychosocial et avis de la direction pénitentiaire, si la peine d'emprisonnement prononcée la peine peut être exécutée par surveillance électronique. Un système similaire s'applique au terrorisme ou à l'extrémisme violent, dans ces cas un expert sera d'abord consulté sur ces questions. Au cours de ces enquêtes et conseils, le condamné reste en prison.