Dans une décision historique, le tribunal de première instance d'Anvers, division de Malines, a condamné De Lijn le 5 décembre 2023 pour discrimination structurelle à l'encontre des utilisateurs de fauteuils roulants. Cette décision, fondée sur la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et sur le décret relatif à l'égalité des chances du 10 juillet 2008, marque une étape cruciale dans la garantie de l'égalité d'accès aux transports publics.
Quatre courageux utilisateurs de fauteuils roulants et UNIA, représentée par Johan Heymans et Yasmina El Kaddouriont pris fait et cause pour De Lijn. Leurs plaintes concernant l'inaccessibilité des bus en raison de l'absence d'équipement permettant de laisser la rampe baissée ou même le refus flagrant des chauffeurs d'autoriser l'accès à leurs bus ont été reconnues par le tribunal comme des violations des droits fondamentaux des plaignants. Ce faisant, le tribunal a souligné que les mesures déjà prises par De Lijn pour accroître l'accessibilité étaient inefficaces car elles ne garantissaient apparemment pas que les personnes handicapées puissent participer de manière indépendante aux transports publics. Ce faisant, les juges ont souligné l'importance des transports publics en tant qu'aspect essentiel de la vie quotidienne auquel les utilisateurs de fauteuils roulants devraient pouvoir participer pleinement.
Pourquoi cette déclaration est-elle si importante ?
1. Elle protège les droits fondamentaux des personnes handicapées : Cet arrêt donne de l'espoir aux innombrables utilisateurs de fauteuils roulants qui sont souvent découragés de défendre leurs droits fondamentaux. Il envoie un message fort : la discrimination est inacceptable et la justice est possible.
2. Une déclaration étayée par des instruments internationaux : Le tribunal a notamment cité la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées pour sauvegarder les droits de nos clients. Ceci est unique et confirme que ces instruments internationaux ont un impact direct sur l'ordre juridique belge. Elle démontre également que la protection des droits de l'homme et l'interprétation des obligations à cet égard doivent être fondées sur une lecture combinée de divers instruments nationaux et internationaux.
3. Un modèle de discrimination a été identifié : les juges ont en outre résisté à un schéma de discrimination, tel que prévu à l'article 36 du décret sur l'égalité des chances, dans le chef de De Lijn parce que plusieurs personnes, indépendamment les unes des autres, avaient déposé des plaintes entre les mains d'UNIA à l'encontre de De Lijn. Il en résulte un renversement de la charge de la preuve. Ce faisant, il incombe à De Lijn de prouver qu'il n'y a pas eu de discrimination, ce qui constitue une étape importante pour tenir les organisations responsables de leurs actes.
L'indemnisation imposée de 650 euros par demandeur n'est pas seulement une punition symbolique, mais aussi une incitation financière pour De Lijn à prendre des mesures concrètes immédiates.
Espérons que ce jugement ne soit pas seulement un tournant pour De Lijn, mais aussi une source d'inspiration pour d'autres organisations qui prennent au sérieux l'inclusion et l'égalité des chances. La discrimination n'a pas sa place dans notre société et cet arrêt prouve que la loi est du côté de ceux qui luttent pour l'égalité.
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