Aux États-Unis d'Amérique et au Canada, il existe des "drug courts" ou "drug treatment courts" : il s'agit de chambres ou de tribunaux spécialisés qui proposent des programmes de traitement de la toxicomanie aux prévenus. L'objectif est de réduire le risque de récidive, mais aussi de donner aux personnes ayant un problème de drogue une seconde chance de se réinsérer dans la société. En 2008, un projet similaire a été lancé à Gand : la salle de traitement des toxicomanies (DBK) est née.
Le fonctionnement du DBK
La chambre de traitement de la toxicomanie (ci-après "DBK") est une chambre spécialisée qui fait partie du tribunal de première instance et qui offre la possibilité à un défendeur d'élaborer et de suivre un parcours - sous la supervision de la DBK - en vue de traiter ses problèmes de drogue avant sa condamnation. Si ce parcours est effectué avec succès, il sera pris en compte dans la sentence finale. Si ce n'est pas le cas, la chambre de traitement des toxicomanies procédera immédiatement au prononcé de la sentence finale.
Dans le CPD - comme dans une chambre correctionnelle "normale" - il y a un président, un membre du parquet et un greffier. Le président et le membre du parquet sont spécialisés dans les affaires de drogue. Ce qui différencie le DBK, c'est que l'accusé est accompagné pendant un certain temps par un assistant de justice, avec lequel il est mis en contact. Cet assistant de justice soutient et assiste l'accusé pendant la préparation et la mise en œuvre de son programme de traitement. De cette manière, l'assistant judiciaire constitue le pont entre le tribunal et l'assistance (en matière de drogues).
Les conditions de comparution devant le DBK
On ne peut pas simplement se présenter devant le DBK. Certaines conditions d'admission sont :
- l'accusé doit avouer les faits qui lui sont reprochés ;
- l'accusé doit reconnaître l'existence d'un problème de drogue et se montrer prêt à y remédier ;
- Toute infraction causée par la consommation de drogues ou d'alcool peut être traitée par le CPT. Cela signifie que les infractions n'auraient pas eu lieu sans le problème de drogue, car la dépendance est à l'origine de l'infraction. Elle peut donc inclure les infractions violentes, mais exclure les infractions morales et les infractions à la vie. Il convient de noter que la vente de drogues à des fins lucratives ne peut être traitée par le CPT, sauf si une personne a commis de telles infractions pour financer sa propre consommation ;
Comment un cas est-il soumis à la DBK ?
Dans un premier temps, le procureur général sélectionne les affaires qui peuvent être entendues devant le DBK. Ce faisant, le procureur vérifie si les conditions d'admission sont remplies et si une sanction effective est nécessaire, après quoi l'accusé est directement cité à comparaître devant le DBK.
Comme il n'est pas toujours facile de décider si une affaire peut être entendue devant le DBK, le système judiciaire prévoit une option de correction pour les défendeurs qui ont été convoqués devant une autre chambre. Ainsi, un prévenu peut, éventuellement par l'intermédiaire de son avocat, demander le renvoi devant le DBK lors de l'audience d'introduction de la chambre devant laquelle il a été convoqué.
Après avoir entendu la motivation du défendeur et l'avis du ministère public, il reste à l'appréciation du juge saisi de l'affaire d'accéder ou non à cette demande. Le juge reportera l'affaire indéfiniment et demandera à l'accusé de comparaître volontairement avant la prochaine audience du DBK.
La comparution effective devant le DBK
L'accusé doit d'abord comparaître à l'audience d'introduction, au cours de laquelle l'accusation explique dans sa requête pourquoi l'accusé a été convoqué devant le DBK. Ensuite, le juge discutera des faits en détail avec l'accusé. Lors de cette audience, la volonté de l'accusé d'être accompagné sera sondée. En cas de confirmation, le DBK renverra l'accusé à l'assistant judiciaire, qui établira alors un plan de conseil avec l'accusé et mènera éventuellement une enquête sociale.
Un mois plus tard, l'audience d'orientation suit. Lors de l'audience d'orientation, le défendeur doit présenter un plan de traitement qu'il doit étayer avec les pièces justificatives nécessaires. Le plan de traitement couvre tous les domaines de la vie dans lesquels le défendeur a des problèmes (tels que le logement, le travail ou l'éducation, l'administration, la situation financière, le remboursement des parties civiles, etc.) Ce plan de traitement est accepté ou ajusté, après quoi il peut commencer.
Plusieurs audiences de suivi suivront ensuite pour évaluer le processus de traitement en cours. Le défendeur devra démontrer, au moyen de preuves documentaires, qu'il a pris les engagements nécessaires et présenter des rapports intermédiaires. Le procureur motivera l'accusé à poursuivre le traitement de manière positive, ou soulignera la gravité des faits, la sanction possible et l'importance de poursuivre le traitement de manière motivée, en cas d'échec.
Si l'attitude non motivée ou manifestement non coopérative de l'accusé persiste, une audience finale aura lieu immédiatement et un verdict sera rendu par le DBK.
Après que l'accusé a suivi un parcours de traitement réussi, l'audience finale est organisée, où l'affaire est entendue sur le fond. L'évaluation du dossier tiendra compte de cette trajectoire. Par exemple, au lieu d'une peine effective, le CPD pourra imposer une mesure de probation en vertu de laquelle l'accusé devra respecter d'autres conditions pendant une certaine période.
A mon avis, il serait hautement souhaitable d'organiser un tel DBK au sein de chaque tribunal de première instance, étant donné son objectif déclaré. Le fonctionnement du DBK réduit de façon démontrable et significative le risque de récidive en orientant l'individu vers un service de conseil plutôt que de le punir effectivement. Dans ce type de procédure, l'accent est mis sur la personne et sur une approche approfondie du problème, tandis que la punition est utilisée comme un moyen d'action. ultimum remedium.