Plus de 90% des victimes d'agressions sexuelles ne portent pas plainte.

Et j'espère que cela va changer. D'ici 2023, trois nouveaux centres de soins après une violence sexuelle (ZSG) seront créés en Belgique. La deuxième partie d'un ensemble de réformes dans le contexte des violences sexuelles trouvera ainsi sa conclusion. Ces centres semblent bien nécessaires et offrent un coup de pouce aux victimes pour engager une éventuelle action en justice (ultérieure).

(Dark) Les chiffres ne mentent pas

La réforme de la justice pénale sexuelle est devenue une priorité politique ces dernières années après qu'une série d'ondes de choc ait balayé le pays avec les scandales #MeToo et le meurtre de Julie Van Espen.

A juste titre, car le Chiffres sur les violences sexuelles en Belgique ne sont pas tendres (certainement par rapport aux autres pays de l'UE) et montrent indiscutablement que l'ampleur du problème est énorme.

En Belgique, par exemple, 6 500 à 7 500 plaintes pour viols et agressions sexuelles sont déposées chaque année. Cependant, les recherches montrent que le nombre réel de viols et d'agressions sexuelles chaque année est est bien supérieure à 80 000 ( !).

Ainsi, plus de 90% des victimes ne font pas de déclaration à la police et à la justice.

Priorité politique

Un niveau tristement élevé "nombre sombre", que l'on peut espérer contenir grâce à certaines réformes récentes dans le contexte de la violence sexuelle.

Ce accord de coalition fédéral actuel affiche deux ambitions à cet égard : 1) la réforme (légistique) du droit pénal en matière de sexualité, et 2) l'intégration structurelle des "centres de soins après la violence sexuelle".

L'année dernière, le 1er juin, la nouvelle loi sur les infractions sexuelles est entrée en vigueur afin de clarifier l'interprétation "légale" des violences sexuelles. Dans ce processus, le concept de consentement a été délimité de manière plus précise (cf. blog de M. Riemslagh le 3 juin 2022). Ainsi, il est désormais légalement établi que le consentement ne peut jamais être déduit de l'absence de défense/résistance et que le consentement fait de toute façon défaut lorsque la victime est endormie ou inconsciente ; l'absence de consentement est présumée lorsque la victime est sous l'influence de l'alcool ou de drogues et que son libre arbitre a été altéré de ce fait.

La première partie des réformes prévues est achevée avec ces modifications législatives.

Un guichet unique pour les victimes

En 2023, la deuxième partie de l'accord de coalition fédéral sera également scellée par la création d'un centre de soins après une violence sexuelle dans chaque province de notre pays.

Actuellement, des centres de soins sont déjà actifs à Anvers, Gand, Louvain, Roulers, Bruxelles, Liège et Charleroi. Trois autres centres de soins suivront donc en 2023, à savoir à Namur, Genk et Arlon.

Le Centres de soins sont toujours intégrés dans un hôpital et fournissent une prise en charge tripartite aux victimes de violences sexuelles (en mettant l'accent sur les aspects suivants pratique violence, c'est-à-dire la violence sexuelle impliquant un contact physique entre l'auteur et la victime) :

  1. Soins psychologiques (accompagnement par des psychologues spécialisés, des infirmières, etc.)
  2. Soins médicaux (fourniture de contraceptifs urgents, réalisation de tests MST, soins aux blessés, etc.)
  3. Soins médico-légaux (prélèvement d'échantillons d'ADN, convocation d'inspecteurs des mœurs spécialisés au centre de soins pour interrogatoire, etc.)

Les centres de soins existants s'avèrent (malheureusement) être un succès : depuis leur création en 2017, ils auraient déjà combiné... plus de 6 000 victimes ont pris le dessus.

Le message principal des centres de soins est que la prise en charge de la victime est centrale, en utilisant une approche multidisciplinaire et la moins contraignante pour la victime. Cette prise en charge est indépendante du fait qu'une plainte soit déposée ou non auprès de la police ou de la justice.

En effet, l'écart considérable entre le nombre (annuel) de cas de transgression sexuelle grave et le nombre (annuel) de signalements (sans compter le nombre de poursuites et de condamnations effectives) montre que les victimes sont encore trop souvent découragées par la procédure judiciaire et ne bénéficient donc pas des soins nécessaires (parce qu'elles décident alors de ne pas signaler les faits du tout, pas même à une autorité médicale).

Que ces soins appropriés (idéalement administrés le plus tôt possible après les faits) soient précisément une première étape cruciale pour ouvrir la voie juridique difficile, au cas où la victime souhaiterait soulever les faits judiciairement à un stade ultérieur. de toute façon se présenterait.

En ce sens, les centres d'accueil sont un tampon d'espoir qui peut réduire les obstacles à un parcours juridique (ultérieur). Le premier rapport d'évaluation des centres de soins le confirme haut et fort : environ 70% des victimes hébergées dans les centres déposent également des plaintes par la suite - un chiffre étonnant comparé aux moins de 10% des victimes. à l'extérieur de les murs des centres de soins.

Donc un peu plus de réconfort pour les victimes de violences sexuelles en 2023.